Les croix, calvaires, oratoires, niches du Plateau
L’usage d’ériger des croix au bord des chemins et aux carrefours, dans les bourgs et les villages, est très ancien. Elles ont été particulièrement nombreuses à être installées dès le Moyen Âge pour servir de guide « spirituel » ou, plus simplement, pour orienter les voyageurs.
Par la suite, Louis XIV assigne à la croix un véritable rôle de balise : « …ordonnons que, dans les angles ou coins des places, croisées, triviaires et biviaires, qui se rencontrent ès grandes routes et chemins royaux des forêts, nos officiers des maîtrises feront incessamment planter des croix… »
Souvent détruites durant la Révolution Française, elles furent reconstruites dans la seconde moitié du XIXe siècle se heurtant parfois aux principes de laïcité de la République (IIIème 1870-1940) qui va en faire déplacer dans les cours des églises ou contre les murs des cimetières.
Aujourd’hui, leur plus grand ennemi est l’usure du temps. Les croix ont à souffrir des intempéries, de la pollution, des aménagements routiers et communaux et bien souvent du peu de prix qu’on y attache. Par chance, celles du Plateau ont été relativement préservées.
Le calvaire (signifie: lieu du crane) se distingue de la croix par la présence de personnages en général présents au Golgotha.
Les niches murales avaient vocation à protéger des maisons ou la population d’un quartier.

Pour en savoir plus sur la raison d'être des croix...
Les croix marquent des emplacements choisis en fonction du motif qui les a fait naitre et du rôle qu’elles sont amenées à jouer.
- beaucoup de croix bornaient les limites des villes ou des villages, sur les axes principaux…
- certaines sont dressées par des communautés, des familles, riches ou pauvres, dévotes, voulant montrer leur foi…
- D’autres, pour remercier Dieu d’avoir épargné le village, les parents durant une guerre ou une épidémie…
On rencontre aussi :
- les croix de pèlerinage, jalonnant les sentiers conduisant aux chapelles et ermitages,
- celles qui marquent le souvenir d’un défunt, d’une exécution sommaire du temps par exemple de la 2° Guerre Mondiale,
- des croix de peste, où les malades venaient gratter leurs plaies pensant guérir plus vite en priant…
- les croix de cimetière érigée à l’origine face à l’ossuaire servant de fosse commune,
- les croix Hosannières face au portail de l’église, et croix de Justice sur la place principale du village
- les croix de Rogations, où l’on se rendait pour la bénédiction de la terre et des récoltes.
Cette page s’est beaucoup inspirée de 2 ouvrages fondamentaux :
CROIX, CALVAIRES, PETITS ORATOIRES DU PAYS DES MILLE ÉTANGS., Ouvrage de Gilberte Bernardin et Liliane Pernot. Dessins de Pierre Bernardin, 572 croix, deux volumes publiés par la Société d’Agriculture, Lettres, Sciences et Arts de la Haute-Saône. Vesoul. 1996.
La numérotation des croix correspond à celle de ces livres, auxquels on peut se référer pour des informations complémentaires.